J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

mercredi 8 août 2012

Indignez-vous !

J'ai finalement lu ce petit livre de Stéphane Hessel (source de la photo), Indignez-vous!, vendu dans le monde à près de 5 millions d'exemplaires. Le court ouvrage défend l'idée selon laquelle l'indignation serait la bougie d'allumage de l'esprit de résistance. Il invite le lecteur et la lectrice à s'indigner, d'autant que les bonnes raisons ne manquent pas. L'essai est plutôt décousu. Sur le plan littéraire, ce n'est pas un bon texte, mais la thèse défendue par cet homme de 95 ans est on ne peut plus louable. L'intérêt de la chose, c'est vraiment le phénomène d'édition qui s'en est suivi. Cela est révélateur d'un malaise chez les populations, de plus en vécu par les gens de classe moyenne partout dans le monde. Le nombre d'indignés ne se compte plus, et cela augure plutôt bien. Les possédants sont sans doute plus inquiets qu'ils ne l'étaient il y a quelques années. Chose certaine, si le père Hessel vivait au Québec, il porterait le carré rouge et s'indignerait du mensonge et de la corruption pratiqués comme un art par un gouvernement qui regrette aujourd'hui que le Québec ne soit plus exactement ce qu'il était il y a quelques mois à peine. Jean Bernatchez

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