J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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mercredi 5 septembre 2012

Permettez-moi de me réjouir… un peu

J’avoue ressentir une joie certaine à voir une femme accéder au poste de première ministre du Québec. J’ai toujours été convaincue que ce pays était un endroit où il faisait bon être femme – et j’ose espérer que la grande majorité des hommes pensent qu’il en est de même pour eux. Rien n’étant parfait en ce bas monde, la marche de Pauline Marois n’aura pas été exempte d’obstacles. Vous direz qu’il en est de même pour les autres chefs de parti. Bien sûr. Mais peut-être que les obstacles n’ont pas été les mêmes… Et fort probablement que son mandat ne sera pas jugé tout à fait de la même façon: si une femme fait de la politique "comme un homme", elle sera accusée d’intransigeance, sinon d’hystérie (oui, cette maladie héritée d’un autre siècle n’a pas encore été complètement éradiquée…); si elle tente de faire de la politique "autrement", elle prêtera flanc à ceux qui n’attendent que de pouvoir dire qu’elle n’a pas l’étoffe d’un chef. Sera-elle condamnée à tomber de Charydbe en Scylla? Mais aujourd’hui, permettez-moi de simplement me réjouir du fait qu’après un peu plus de 70 ans de droit de vote des femmes, les électeurs et électrices québécois ont fait confiance à une femme pour mener la province. Mais pour combien de temps? (source de la photo) Karine Hébert

De courtes réjouissances

J’ai mis le point final à mon précédent billet vers minuit hier soir. Malgré ma déception à constater que la première ministre aurait à jouer avec un gouvernement nettement minoritaire, ma joie à voir une femme élue à ce poste m’a permis de m’endormir avec un très léger sourire. Sourire qui a fondu rapidement ce matin en me réveillant avec les nouvelles de ce qui sera dorénavant convenu d’appeler l’attentat du Métropolis. À l’heure actuelle, plus de questions que de réponses fusent. Mais force est de constater que le climat de conflit que nous avons connu au cours des derniers mois a pu mettre en place un contexte propre à l’expression de dérives. Ce contexte ne relève pas seulement du Printemps érable. Il faut également jeter un œil sur le cirque politique des dernières années, cirque dont les acrobaties les moins élégantes ont été présentées durant la campagne qui a pris fin hier: les attaques personnelles, les publicités négatives, la propension à dénoncer le programme des autres plutôt que de vendre le sien n’ont rien fait pour apaiser ce climat orageux. Il faudra voir comment se négociera le pouvoir en contexte minoritaire… Une petite suggestion: jeter un œil du côté de Québec solidaire. Karine Hébert