J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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jeudi 11 octobre 2012

Au-delà de la constable 728

Au-delà des actions et des paroles inquiétantes de la constable 728, il y a cette impression de banalité que l’on devine chez son supérieur à qui elle fait rapport. Il est donc permis chez les policiers de Montréal de présenter des faits en ponctuant son discours de préjugés: "toute les rats qui étaient en haut dans… les gratteux de guitares, c’toute des osties de carrés rouges là, toute des artistes, astie de, de, en tout cas, des mangeux de marde". Des arguments suffisants pour frapper et coffrer les gens, encore qu’il faille trouver un motif qui convaincra un juge. Une "plateaunicienne du nowhere" filme la scène? On va la mettre en accusation pour entrave! Profilage et violence chez la police? Mais non répondent en cœur dans la langue de bois habituelle les Ian Lafrenière de ce monde. Impossible! Des policiers protègent leurs collègues violents, des politiciens couvrent leurs collègues corrompus, des conseillers municipaux endossent les propos racistes de leur maire (là là)… Est-ce cette forme de solidarité que l’on souhaite pour le Québec? Jean Bernatchez

lundi 8 octobre 2012

Une première allocution inspirante

Lorsqu’il a obtenu le poste de premier scientifique en chef en 2011, Rémi Quirion a réservé sa première apparition à une tribune publique à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. En substance, ses propos reflétaient la politique (néo)libérale de laquelle il se faisait porteur, orientée vers la privatisation de savoir et son utilisation aux fins d’augmenter la compétitivité économique du Québec dans le marché mondial. La première allocution publique du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, est d’une autre mouture. C’est aux gens présents lors d’un gala de l’ACFAS que s’adresse Pierre Duchesne en octobre 2012, "une organisation qui valorise le dialogue entre la science et la société. C’est une approche généreuse et ouverte que je fais mienne. Le savoir est un bien commun qui doit contribuer au bien-être de l’humanité, sans exclusion" affirme-t-il. Il rappelle que la recherche, la science et la technologie ne sont plus maintenant sous la responsabilité d’un ministère à vocation économique, "un message que notre gouvernement porte avec fierté". Il nous promet une nouvelle politique scientifique pour le printemps. Jean Bernatchez

mercredi 26 septembre 2012

La survie du MELS


La récente élection d’un nouveau gouvernement a conduit la première ministre (j’aime écrire ça au féminin!) et son équipe à composer son conseil des ministres et partant, à décider du nom des ministères. J’ai constaté avec bonheur la création d’un nouveau ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie. Contrairement à son homologue fédéral, je ne crois pas que Pierre Duchesne soit créationniste! Toutefois, j’ai été bien déçu de constater que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport ait survécu à la refonte du cabinet Marois. J’aurais bien aimé qu’on en profite pour créer un ministère de l’Éducation, tout court. Il me semble que le champ de l’éducation est assez large pour mériter son propre ministère. Pourquoi ne pas confier les Loisirs et les Sports au ministre du Tourisme? Pourquoi ne pas copier la France avec son ministère de l’Éducation nationale, qui me semblerait logique pour un gouvernement souverainiste? Est-ce pour ne pas dépenser inutilement dans un changement de nom possiblement éphémère en cas de reprise rapide du pouvoir par les Libéraux? Source de l'image. Frédéric Deschenaux

samedi 22 septembre 2012

Deux choses sont infinies


"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine, mais pour l'univers, je n'en ai pas acquis la certitude absolue" aurait affirmé Einstein. L’actualité fournit trois exemples qui confirment l’hypothèse sur le caractère infini de la bêtise humaine. Il y a d’abord cette photo qui parle d’elle-même. Enlever la pelure des bananes, les coucher sur une barquette de styromousse et les envelopper dans une pellicule plastique. Belle stratégie de mise en marché! Il y a ensuite cette légende urbaine qui circule sur Internet depuis plus d’un an. Elle concerne la ville de Rimouski et un illustre collègue chercheur de réputation internationale qui s’est dévoué au développement de son champ de recherche, de son université et de sa région. La ville de Rimouski a publié un communiqué pour faire le point sur cette infamie. Il y a enfin ce chic type de l’armée canadienne. Il a publié ceci sur FaceBook lors des manifestations étudiantes et il n’a pas été inquiété par son employeur jusqu'à maintenant: "Only the strong survive, les petits communistes trop fifi, vous manifestez, bin assumez. Il faudrait un système national-socialiste [pour envoyer] au camp de concentration les faibles" (source). Le monde est fou, c’est ce qu’on en dit, mon chum pis moué… (Beau Dommage). Source de la photo. Jean Bernatchez

jeudi 20 septembre 2012

Vive le MESRST !


Comme professeur et cofondateur de l’Association science et bien commun, je me réjouis de la création d’un ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST) et du fait qu’il soit dirigé par Pierre Duchesne. Il y a tellement d’enjeux particuliers à l’enseignement supérieur (réseaux universitaire et collégial) qu’il est tout à fait justifié qu’un ministère distinct de celui de l’Éducation lui soit consacré. Et je me réjouis aussi du fait qu’un Sommet sur l’enseignement supérieur soit organisé prochainement. Je craignais que l’on veuille réduire la question à l’aspect du financement. Le Sommet pourrait être l’occasion de prendre en compte la parole citoyenne, et pas seulement celle des lobbies (incluant celui des professeurs d’université!). Mais la bonne nouvelle est surtout à l’effet que les enjeux liés à la recherche, à la science et à la technologie ne soient plus sous la tutelle d’un ministère à vocation économique (Développement économique, Innovation et Exportation) et du ministre Sam Hamad. Jamais on n’avait vu pareille dérive marchande de l’institution de la recherche scientifique au Québec. Espoir, donc, mais vigilance, aussi, afin que les bottines suivent les babines. Source de la photo. Jean Bernatchez

samedi 15 septembre 2012

Un gouvernement différent

Si j’avais un souhait à faire concernant le cabinet des ministres que Pauline Marois s’apprête à former, ce serait que ce cabinet, sous la direction d’une femme, reflète une différence de gouvernance. Je rêve d’y voir siéger des femmes compétentes issues des trois autres partis: Françoise David, Lise Thériault, par exemple, et une députée caquiste. Ce ne serait pas un précédent: Jean Cournoyer fut nommé ministre du Travail dans un gouvernement libéral alors qu’il était membre du parti de l’Union nationale. Lors d’un séjour en Chine en 2009, j’ai eu la surprise d’apprendre que dans ce régime où il n’y a pas d’élections existaient tout de même quelques tiers partis, et que trois ministres, dont celui de l’Environnement, n’appartenaient pas au Parti communiste! Alors si la chose est possible en régime totalitaire, pourquoi pas en démocratie. Ce serait une manière élégante d’installer les travaux parlementaires d’un gouvernement minoritaire dans une autre logique que celle de la dichotomie pouvoir/opposition, et le bien commun, nul doute, y gagnerait. Christine Portelance

jeudi 13 septembre 2012

Qui se paiera Jean Charest ?

Jean Charest vient à peine de quitter son poste de chef du gouvernement que déjà les rumeurs l’envoient travailler à gauche comme à droite (mais plutôt à droite). Il a à son curriculum vitae trois ans de pratique du droit criminel puis 28 ans de politique active, comme député, ministre, chef du parti progressiste-conservateur canadien, chef du parti libéral du Québec, chef de l’Opposition officielle et premier ministre du Québec pendant neuf ans. Même si le marché est déprimé et en contraction, son expérience (disons plutôt ses contacts!) commande un salaire annuel estimé entre 1,5 et 2,0 millions $, plus encore s’il siège à des conseils d’administration. Des options possibles: avocat chez Davies, Stikeman et Fasken (une des rares firmes d’avocats qui offrent des salaires si élevés), dans une banque canadienne ou encore chez Bombardier qui lui confierait des mandats internationaux de développement des affaires. Il n’irait pas chez Powers Corporation, même si les portes lui sont toutes grandes ouvertes. Je parie sur le fait qu’il se retrouvera dans le sud de la France, oeuvrant pour une entreprise privée d’envergure et occupé à élever son indice relatif de bonheur. Sources: René Lewandowski et Gilles des Roberts. Source de la photo. Jean Bernatchez

lundi 10 septembre 2012

Leçon de politique en forme de ballon de football

C’était le début de la saison de la Ligue nationale de football (NFL) hier aux États-Unis. Le contraste entre ce sport et la vie politique américaine est frappant. Au football, rien ne peut fonctionner sans un travail d’équipe. Le meilleur des quarts-arrière n’y peut rien si sa ligne offensive laisse passer leurs opposants ou si les receveurs échappent les passes. Au contraire, si tous les joueurs font leur boulot, tout va fonctionner. Les joueurs des meilleures équipes travaillent pour le logo sur leur chandail et non pour le nom qu’ils portent dans leur dos disait un sage entraîneur. Ce contraste me semble toujours incongru dans un pays qui valorise autant la liberté individuelle et le chacun pour soi. Le football fait pourtant la preuve que l’entraide et le travail collectif seront toujours plus efficaces que le jeu individuel et le culte de la personnalité! Qui aurait dit que ce sport si rustre en apparence renferme une telle leçon de vie? De quoi légitimer le fait d’y consacrer encore quelques heures… (source de la photo) Frédéric Deschenaux