J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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jeudi 13 septembre 2012

Une simulation électorale avec des jeunes de 16 ans

Mon fils est enseignant stagiaire en secondaire 5 dans le cours "Monde contemporain". Il a commandé cet été au Directeur général des élections le matériel nécessaire pour organiser des élections en classe. Il a présenté le programme des cinq principaux partis québécois aux élèves de ses cinq groupes (n = 96), mais dans une forme banalisée. Le nom des partis était remplacé par un nom de fauve (parti Lion, parti Panthère, etc.). Les mieux informés pouvaient sans doute associer le programme avec le vrai parti. Les programmes étaient présentés en retenant pour chacun cinq grands principes (ou promesses). L'ordre de présentation des programmes variait selon les groupes. Les élèves étaient ensuite invités à voter. Tout cela se déroulait en 70 minutes. Deux élections ont eu lieu avant le jour du vrai scrutin, et trois après. Les résultats du vote sont présentés dans le tableau. On observe que les jeunes ont choisi la CAQ dans une proportion de 28,1%. La population du comté où s'est déroulée l'expérience a aussi élu un député caquiste. L'option souverainiste rejoint 51,1% des jeunes, mais le "libéral-conservatisme" a la cote puisque le cumul des voix accordés à la CAQ et au PLQ totalise 48,9% des votes exprimés. Jean Bernatchez

samedi 1 septembre 2012

La jeunesse n'est plus ce qu'elle était

J’ai beaucoup apprécié l’ouvrage collectif intitulé La jeunesse n’est plus ce qu’elle était publié en 2010 aux Presses universitaires de Rennes. Issu d’un colloque tenu au Château de Cerisy, ce livre regroupe des contributions d’à peu près tous les auteurs incontournables en sociologie de la jeunesse: Madeleine Gauthier, Jacques Hamel et Olivier Galland, entre autres. Bien souvent, les actes de colloque sont de qualité inégale. Dans ce cas-ci, bien que quelques chapitres soient moins bien ficelés, j’estime que les chercheurs ont bien réussi à cerner différents aspects de la jeunesse, cette période de vie si intense. En vrac, voici quelques thèmes traités avec acuité par les chercheurs dans cet ouvrage: les valeurs, l’autonomie, l’articulation entre le travail et les études, l’insertion professionnelle des jeunes autant au Québec, qu’en France. Un regard éclairant sur la jeunesse qui prend pour origine la boutade provocatrice de Bourdieu qui écrivait que la jeunesse n’est qu’un mot! Frédéric Deschenaux