J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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samedi 15 septembre 2012

Un gouvernement différent

Si j’avais un souhait à faire concernant le cabinet des ministres que Pauline Marois s’apprête à former, ce serait que ce cabinet, sous la direction d’une femme, reflète une différence de gouvernance. Je rêve d’y voir siéger des femmes compétentes issues des trois autres partis: Françoise David, Lise Thériault, par exemple, et une députée caquiste. Ce ne serait pas un précédent: Jean Cournoyer fut nommé ministre du Travail dans un gouvernement libéral alors qu’il était membre du parti de l’Union nationale. Lors d’un séjour en Chine en 2009, j’ai eu la surprise d’apprendre que dans ce régime où il n’y a pas d’élections existaient tout de même quelques tiers partis, et que trois ministres, dont celui de l’Environnement, n’appartenaient pas au Parti communiste! Alors si la chose est possible en régime totalitaire, pourquoi pas en démocratie. Ce serait une manière élégante d’installer les travaux parlementaires d’un gouvernement minoritaire dans une autre logique que celle de la dichotomie pouvoir/opposition, et le bien commun, nul doute, y gagnerait. Christine Portelance

jeudi 6 septembre 2012

Rendre à César...

Je suis de celles qui ont souvent critiqué la qualité du  "jugement politique" de madame Marois. Mardi soir, au Métropolis, je l’ai vue forte et courageuse, prendre très rapidement des décisions en se souciant avant tout de la sécurité de tous. Premièrement, en revenant très rapidement sur scène, calme et souriante, pour demander aux 2000 militants de quitter la salle calmement, pour leur sécurité. Puis, en une décision qu’elle a dû prendre en une fraction de seconde, elle a appelé son équipe et sa famille à venir la rejoindre sur scène; elle a repris le fil de son discours pendant que la sécurité dirigeait les militants vers la sortie. Combien d’hommes politiques auraient pris le chemin le plus direct pour la sortie en laissant à d’autres subalternes le soin de s’occuper de la foule? Elle nous avait dit en campagne qu’elle était une femme responsable. Elle n’a jamais été aussi éloquente qu’en restant sur le navire, en bonne capitaine, à s’occuper de son monde. Christine Portelance

mercredi 5 septembre 2012

Lendemain de veille

En écoutant hier soir Pauline Marois savourer sa  victoire, je me disais qu’elle n’était pas au bout de ses peines cette "première" première ministre coincée entre ses adversaires en chambre et ceux de son propre parti. Personne ne lui fera de cadeau. Soudain, coup de théâtre! Des agents de sécurité font irruption sur scène. Attentat: un mort, un blessé, un début d’incendie. Après deux référendums qui se sont déroulés dans le plus grand calme, que s’est-il donc passé au Québec pour qu’une élection finisse par une tragédie, hormis un premier ministre qui a passé son temps à scander PQ = référendum = chaos?  Les politiciens devraient réfléchir au possible effet délétère des discours guerriers sur les esprits. Marois et Legault souhaitent un parlement serein, Charest parti (merci aux électeurs de Sherbrooke), ils sauront peut-être y parvenir. Espérons que le style "chat de ruelle" est maintenant périmé et que la courtoisie d’une Françoise David sera contagieuse. Christine Portelance