Si j’avais un souhait à faire concernant le cabinet des
ministres que Pauline Marois s’apprête à former, ce serait que ce cabinet, sous
la direction d’une femme, reflète une différence de gouvernance. Je rêve d’y voir siéger des femmes compétentes issues
des trois autres partis: Françoise David, Lise Thériault, par exemple, et
une députée caquiste. Ce ne serait pas un précédent: Jean Cournoyer fut
nommé ministre du Travail dans un gouvernement libéral alors qu’il était membre
du parti de l’Union nationale. Lors d’un séjour en Chine en 2009, j’ai eu la
surprise d’apprendre que dans ce régime où il n’y a pas d’élections existaient
tout de même quelques tiers partis, et que trois ministres, dont celui de
l’Environnement, n’appartenaient pas au Parti communiste! Alors si la chose est
possible en régime totalitaire, pourquoi pas en démocratie. Ce serait une
manière élégante d’installer les travaux parlementaires d’un gouvernement
minoritaire dans une autre logique que celle de la dichotomie
pouvoir/opposition, et le bien commun, nul doute, y gagnerait. Christine Portelance
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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samedi 15 septembre 2012
jeudi 6 septembre 2012
Rendre à César...
Je suis de celles qui ont souvent
critiqué la qualité du "jugement
politique" de madame Marois. Mardi soir, au Métropolis, je l’ai vue forte et
courageuse, prendre très rapidement des décisions en se souciant avant tout de
la sécurité de tous. Premièrement, en revenant très rapidement sur scène, calme
et souriante, pour demander aux 2000 militants de quitter la salle calmement,
pour leur sécurité. Puis, en une décision qu’elle a dû prendre en une fraction
de seconde, elle a appelé son équipe et sa famille à venir la rejoindre sur
scène; elle a repris le fil de son discours pendant que la sécurité dirigeait
les militants vers la sortie. Combien d’hommes politiques auraient pris le
chemin le plus direct pour la sortie en laissant à d’autres subalternes le soin
de s’occuper de la foule? Elle nous avait dit en campagne qu’elle était une
femme responsable. Elle n’a jamais été aussi éloquente
qu’en restant sur le navire, en bonne capitaine, à s’occuper de son monde. Christine Portelance
mercredi 5 septembre 2012
Lendemain de veille
En écoutant hier soir Pauline Marois savourer sa victoire, je me disais qu’elle n’était pas au
bout de ses peines cette "première" première ministre coincée entre
ses adversaires en chambre et ceux de son propre parti. Personne ne lui fera de
cadeau. Soudain, coup de théâtre! Des agents de sécurité font irruption sur
scène. Attentat: un mort, un blessé, un début d’incendie. Après deux
référendums qui se sont déroulés dans le plus grand calme, que s’est-il donc
passé au Québec pour qu’une élection finisse par une tragédie, hormis un
premier ministre qui a passé son temps à scander PQ = référendum = chaos? Les politiciens devraient réfléchir au
possible effet délétère des discours guerriers sur les esprits. Marois et
Legault souhaitent un parlement serein, Charest parti (merci aux électeurs de
Sherbrooke), ils sauront peut-être y parvenir. Espérons que le style "chat de
ruelle" est maintenant périmé et que la courtoisie d’une Françoise David
sera contagieuse. Christine Portelance
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