J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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mardi 7 août 2012

Université Inc.

Je viens de terminer la lecture d'un rafraîchissant essai proposé par les politologues Éric Martin et Maxime Ouellet, associés à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS): Université Inc. (source de la photo). Les auteurs relèvent huit mythes sur la hausse des frais de scolarité et l'économie du savoir et expliquent en quoi chacun de ces mythes contribue à désinformer la population. Le ton est alerte, la critique est radicale. L'IRIS est l'équivalent progressiste d'une organisation comme le Centre interuniversitaire de recherche, de liaison et de transfert des savoirs en analyse des organisations (CIRANO) qui elle adhère au dogme néolibéral. La thèse des auteurs de Université Inc. est à l'effet que nous assistons actuellement à un détournement de l'université vers des fins mercantiles. "Les jeux ne sont pas encore faits. Les transformations (...) ne sont pas le fruit d'une logique économique inéluctable, il s'agit d'un projet politique. À nous d'en articuler un autre qui accomplira le projet historique d'émancipation de la société québécoise: nous réapproprier ce qui nous appartient déjà" (p. 120). Un livre à lire! Jean Bernatchez