La revue Découvrir publie ce mois-ci un de mes textes déjà paru en 2011: La science au service de l’entreprise. Il s’inscrit dans le contexte du dossier de l’ACFAS sur la révision de la politique scientifique québécoise. Il est toujours d’actualité, considérant la perspective historique qui s’en dégage. Toutefois, l’élection d’un gouvernement péquiste est susceptible d’amener certains changements qui peuvent marquer une rupture sur le plan de l’évolution de la politique scientifique. Le texte fait mention de manière trop téméraire qu’en l’état actuel, et considérant les intérêts et les valeurs qui inspirent les partis politiques, un gouvernement péquiste ne proposerait pas une stratégie franchement différente de celles mises de l’avant par le gouvernement libéral. Or, nous savons maintenant que ce n’est plus un ministère à vocation économique qui sera responsable de la politique scientifique, mais un ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie. Ce signal débouchera sur des actions visant à dissocier quelque peu la politique de ses cibles plus essentiellement économiques. Dans la perspective du développement d’une science québécoise au service du bien commun (plutôt qu’au service des entreprises), il s’agit là d’une bonne nouvelle. Jean Bernatchez
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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mercredi 3 octobre 2012
La science au service des entreprises
La revue Découvrir publie ce mois-ci un de mes textes déjà paru en 2011: La science au service de l’entreprise. Il s’inscrit dans le contexte du dossier de l’ACFAS sur la révision de la politique scientifique québécoise. Il est toujours d’actualité, considérant la perspective historique qui s’en dégage. Toutefois, l’élection d’un gouvernement péquiste est susceptible d’amener certains changements qui peuvent marquer une rupture sur le plan de l’évolution de la politique scientifique. Le texte fait mention de manière trop téméraire qu’en l’état actuel, et considérant les intérêts et les valeurs qui inspirent les partis politiques, un gouvernement péquiste ne proposerait pas une stratégie franchement différente de celles mises de l’avant par le gouvernement libéral. Or, nous savons maintenant que ce n’est plus un ministère à vocation économique qui sera responsable de la politique scientifique, mais un ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie. Ce signal débouchera sur des actions visant à dissocier quelque peu la politique de ses cibles plus essentiellement économiques. Dans la perspective du développement d’une science québécoise au service du bien commun (plutôt qu’au service des entreprises), il s’agit là d’une bonne nouvelle. Jean Bernatchez
jeudi 13 septembre 2012
Qui se paiera Jean Charest ?
Jean Charest vient à peine de quitter son poste de chef du
gouvernement que déjà les rumeurs l’envoient travailler à gauche comme à droite
(mais plutôt à droite). Il a à son curriculum vitae trois ans de pratique du
droit criminel puis 28 ans de politique active, comme député, ministre, chef du
parti progressiste-conservateur canadien, chef du parti libéral du Québec, chef
de l’Opposition officielle et premier ministre du Québec pendant neuf ans. Même
si le marché est déprimé et en contraction, son expérience (disons plutôt ses
contacts!) commande un salaire annuel estimé entre 1,5 et 2,0 millions $, plus
encore s’il siège à des conseils d’administration. Des options possibles:
avocat chez Davies, Stikeman et Fasken (une des rares firmes d’avocats
qui offrent des salaires si élevés), dans une banque canadienne ou encore chez Bombardier
qui lui confierait des mandats internationaux de développement des affaires. Il
n’irait pas chez Powers Corporation, même si les portes lui sont toutes grandes
ouvertes. Je parie sur le fait qu’il se
retrouvera dans le sud de la France, oeuvrant pour une entreprise privée
d’envergure et occupé à élever son indice relatif de bonheur. Sources: René
Lewandowski et Gilles
des Roberts. Source de la photo. Jean Bernatchez
vendredi 7 septembre 2012
De la démocratie
Selon l’historien Moses Finley, 1912-1986, il n’y a qu’une démocratie: celle directe dans laquelle le citoyen exerce le pouvoir politique sans intermédiaire. Ce que nous appelons démocratie n’est qu’une "aristocratie élective": choisir entre des élites lesquelles formeront le gouvernement. Finley avait à l’idée la démocratie américaine de l’après IIe Guerre où l’apathie politique était vue par des politologues comme un signe d’intelligence politique. Finley montre au contraire que dans la seule démocratie connue, celle athénienne du Ve s. av. J.-C., qu’un citoyen était "acteur" du pouvoir et non seulement "spectateur". C’est aussi par le tirage au sort, les votes fréquents, les mandats courts (un an, une journée) et non renouvelables que les citoyens luttaient, à leur manière, contre la corruption. Souhaitons que le nouveau gouvernement ait le courage d’appliquer les quelques mesures annoncées pour faire de nous de meilleurs "acteurs" politiques: des élections à date fixe, des mandats limités pour le premier ministre, des référendums d’initiative populaire et une réforme du financement des partis politiques… un début de réponse. Bernard Gagnon
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