J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

vendredi 7 septembre 2012

De la démocratie


Selon l’historien Moses Finley, 1912-1986, il n’y a qu’une démocratie: celle directe dans laquelle le citoyen exerce le pouvoir politique sans intermédiaire. Ce que nous appelons démocratie n’est qu’une "aristocratie élective": choisir entre des élites lesquelles formeront le gouvernement. Finley avait à l’idée la démocratie américaine de l’après IIe Guerre où l’apathie politique était vue par des politologues comme un signe d’intelligence politique. Finley montre au contraire que dans la seule démocratie connue, celle athénienne du Ve s. av. J.-C., qu’un citoyen était "acteur" du pouvoir et non seulement "spectateur". C’est aussi par le tirage au sort, les votes fréquents, les mandats courts (un an, une journée) et non renouvelables que les citoyens luttaient, à leur manière, contre la corruption. Souhaitons que le nouveau gouvernement ait le courage d’appliquer les quelques mesures annoncées pour faire de nous de meilleurs "acteurs" politiques: des élections à date fixe, des mandats limités pour le premier ministre, des référendums d’initiative populaire et une réforme du financement des partis politiques… un début de réponse. Bernard Gagnon

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