J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

jeudi 6 septembre 2012

Et un bidon d'eau de javel, avec ça ?

Ce matin, devant les piles chancelantes amoncelées sur mon bureau: notes de cours, copies à corriger (déjà, oui!), catalogues d’éditeurs, livres à consulter – je n’ai pas dit lire; ça prend trop de temps dans la tâche de prof –, formulaires de remboursement, règles relatives aux demandes de subventions, dépliants (tiens, un programme de développement des compétences informationnelles… est-ce qu’on apprend à faire du classement de documents, sur ce site?), etc. - me vient une brusque envie de faire du ménage. Le Programme de développement des compétences informationnelles tombe en chute libre dans le recyclage. Mais tout de suite après, je repense aux dernières élections, et à la vague d’hommes nouveaux en complet cravate qui vont obstruer l’Assemblée nationale et dont le projet de société se résume à faire du ménage, avec du muscle et tout un tas de produits corrosifs. Pffft… mon envie de table rase vient de s’envoler. Décourageant, cette vague à droite vers un monde plus "propre"…  Horrifiant, quand c’est à coups de kalachnikov qu’elle s’exprime. Tout compte fait, je préfère la poussière de la rue, le tintamarre des casseroles et le capharnaüm de mon bureau.(source de la photo) Catherine Broué

1 commentaire:

Florence Piron a dit…

Moi aussi!
Florence Piron