J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

jeudi 6 septembre 2012

En manque d'un véritable projet de société

Le scrutin du 4 septembre aura au moins permis de confirmer ceci: le Québec est en manque d’un véritable projet de société viable et novateur. La plus grave crise sociale des trente dernières années, dont nous venons d’être témoins, n’aura pas eu l’effet escompté sur nos politiques. La dernière campagne électorale nous a rappelé cette cruelle réalité, alors que les débats sont vite retombés dans les ornières habituelles – va-t-on cesser un jour de nous ressasser la mise à la retraite des infirmières par Jean Rochon dans les années 1990? Les résultats aux urnes traduisent bel et bien ce caractère vaseux du débat public actuel. Comment expliquer autrement que le Parti québécois n’a pu profiter du taux record d’insatisfaction à l’égard du gouvernement libéral? Face au désir profond d’innovation et de créativité réclamé par les Québécois à travers la crise étudiante, personne n’a su saisir la balle au bond. Au matin du 5 septembre, l’Assemblée nationale se retrouve ainsi sclérosée, avec un gouvernement qui est loin d’avoir les coudées franches. Jean-René Thuot

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