En écoutant hier soir Pauline Marois savourer sa victoire, je me disais qu’elle n’était pas au
bout de ses peines cette "première" première ministre coincée entre
ses adversaires en chambre et ceux de son propre parti. Personne ne lui fera de
cadeau. Soudain, coup de théâtre! Des agents de sécurité font irruption sur
scène. Attentat: un mort, un blessé, un début d’incendie. Après deux
référendums qui se sont déroulés dans le plus grand calme, que s’est-il donc
passé au Québec pour qu’une élection finisse par une tragédie, hormis un
premier ministre qui a passé son temps à scander PQ = référendum = chaos? Les politiciens devraient réfléchir au
possible effet délétère des discours guerriers sur les esprits. Marois et
Legault souhaitent un parlement serein, Charest parti (merci aux électeurs de
Sherbrooke), ils sauront peut-être y parvenir. Espérons que le style "chat de
ruelle" est maintenant périmé et que la courtoisie d’une Françoise David
sera contagieuse. Christine Portelance
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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