Au-delà des actions et des paroles inquiétantes de la constable 728, il y a cette impression de banalité que l’on devine chez son
supérieur à qui elle fait rapport. Il est donc permis chez les policiers de
Montréal de présenter des faits en ponctuant son discours de préjugés: "toute les rats qui étaient en haut dans… les gratteux de guitares,
c’toute des osties de carrés rouges là, toute des artistes, astie de, de, en
tout cas, des mangeux de marde". Des arguments suffisants pour frapper et
coffrer les gens, encore qu’il faille trouver un motif qui convaincra un juge. Une "plateaunicienne du nowhere" filme la scène? On va la
mettre en accusation pour entrave! Profilage et violence chez la police? Mais
non répondent en cœur dans la langue de bois habituelle les Ian Lafrenière de
ce monde. Impossible! Des policiers protègent leurs collègues violents, des
politiciens couvrent leurs collègues corrompus, des conseillers municipaux endossent
les propos racistes de leur maire (là là)… Est-ce cette forme de solidarité que l’on
souhaite pour le Québec? Jean Bernatchez
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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