La seule fois où j’ai gagné mes élections, c’était en
novembre 1976. J’avais 18 ans, une vie devant moi et l’impression que tout
devenait possible. La crise économique qui sévissait lors des élections de 1981
a contribué à alimenter mon cynisme: "de toute évidence, ils sont tous pareils!"
La politique me passionne aujourd’hui, mais comme gérant d’estrade. Engagé,
mais sceptique. Politisé, mais distant. Mon souhait pour les élections d’hier:
un gouvernement minoritaire péquiste avec 61 députés et la balance du pouvoir
aux deux candidats solidaires. Les résultats: une quasi-égalité entre trois
partis quant aux suffrages exprimés. Deux partis sont nettement campés à
droite. Une mince longueur d’avance pour le Parti Québécois lui offre l’occasion
de former un gouvernement (de transition). Malgré un bilan politique désastreux, le Parti
Libéral conserve des bases solides. La Coalition opportuniste est bien
positionnée pour rebondir à la première occasion (qu’elle forcera). Un gain
toutefois, et pas le moindre: une femme première ministre. Mais une perte aussi,
substantielle: un Kalachnikov AK-47 s’est invité dans la lutte. (source de la photo) Jean Bernatchez
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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