Dans son pamphlet, Gilles
Toupin, conjoint de Djemila Benhadib,
la candidate péquiste qui irrite le maire de Saguenay, se livre à une charge en
règle contre François Legault et sa Coalition Avenir Québec. Il lui reproche
d’avoir renié son idéal souverainiste. Il s’agit là selon moi de la moindre de
ses fautes, mais Toupin en est outré. Il consacre de nombreux passages à
comparer les déclarations d’avant et d’après sa conversion. L’auteur n’insiste
pas assez sur l’essence du projet caquiste, un bricolage bancal de solutions
simplistes et populistes, sinon au travers quelques phrases bien ficelées comme
celle-ci: ce pamphlet m’est inspiré par "l’effarement devant la
pauvreté intellectuelle, le culte de la pensée technocratique, l’absence totale
de lucidité et de réalisme des propositions du parti qu’il dirige" (p.
7). Le projet de la CAQ, en éducation notamment, conjugue en effet pensée
magique et pensée unique dans un amalgame qui repose sur des préjugés plutôt
que sur des valeurs inspirées par le bien commun. Jean Bernatchez
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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