J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

mercredi 22 août 2012

Le mirage François Legault


Dans son pamphlet, Gilles Toupin, conjoint de Djemila Benhadib, la candidate péquiste qui irrite le maire de Saguenay, se livre à une charge en règle contre François Legault et sa Coalition Avenir Québec. Il lui reproche d’avoir renié son idéal souverainiste. Il s’agit là selon moi de la moindre de ses fautes, mais Toupin en est outré. Il consacre de nombreux passages à comparer les déclarations d’avant et d’après sa conversion. L’auteur n’insiste pas assez sur l’essence du projet caquiste, un bricolage bancal de solutions simplistes et populistes, sinon au travers quelques phrases bien ficelées comme celle-ci: ce pamphlet m’est inspiré par "l’effarement devant la pauvreté intellectuelle, le culte de la pensée technocratique, l’absence totale de lucidité et de réalisme des propositions du parti qu’il dirige" (p. 7). Le projet de la CAQ, en éducation notamment, conjugue en effet pensée magique et pensée unique dans un amalgame qui repose sur des préjugés plutôt que sur des valeurs inspirées par le bien commun. Jean Bernatchez

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