Cet essai de
John Kenneth
Galbraith, économiste keynésien de gauche, est publié dans la
collection Prendre parti du Monde
diplomatique. Au moment où le parti conservateur du Québec produit l’affiche
abjecte que l’on retrouve ici, il est pertinent plus que jamais de s’interroger
sur ce rapport qu’entretient le pouvoir avec les pauvres. Galbraith explore l’argumentaire
des puissants au travers leurs références à la bible, au darwinisme social et
au sacro-saint principe de la liberté individuelle. "Les limitations qu’impose
la fiscalité à la liberté des riches sont néanmoins bien peu de choses en
regard du surcroît de liberté apporté aux pauvres quand on leur fournit un
revenu" (p. 30). Un essai courageux, écrit en 1985 au temps du reaganisme. En
prime dans le volume, un essai percutant de Jonathan Swift,
«Du bon usage du cannibalisme». Âmes sensibles, s’abstenir. Les images évoquées
dans ce texte de 1729 sont d’une telle intensité qu’elles ne peuvent nous laisser
insensibles à la misère vécue alors, et ici, maintenant. Jean Bernatchez
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

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