Le livre n’est pas récent (2008), mais je viens de le
découvrir: Psychopathologie de la gestion de Bernard Demers est un ouvrage d’un
genre à part. Le genre conventionnel mise sur les exemples positifs. L’approche
est ici inverse et l’auteur gagne son pari: les modèles négatifs nous apprennent
plus que les modèles positifs. Ce n’est pas un livre de psyco pop. L’auteur est certes psychologue, mais son argumentaire est
fondé sur son expérience de gestion de l’enseignement supérieur. On est dans le
réel réflexif. Mon expérience en gestion de l’enseignement supérieur fait que
je reconnais des lieux et des noms; je connais des cas. Les pathologies
décrites (au nombre de 14) sont, par exemple, l’optimisme délirant, la délégation
magique, le donjuanisme, l’aproductif…
La plus sublime des pathologies: se prendre pour Dieu! J’ai travaillé d’ailleurs
dans une organisation où le big boss était surnommé Dieu! On retrouve dans ce livre
une bonne dose d’humour, de lucidité et il est écrit dans une langue admirable.
Pour ces raisons et parce qu’il repose sur un postulat humaniste, ce livre de
gestion mériterait, plus que tout autre, d’être sur le rayon des bestsellers. Jean Bernatchez
Des professeures et professeurs de l'Université du Québec à Rimouski partagent leurs découvertes, leurs analyses, leurs créations et leurs opinions sur différents enjeux de société dans des billets qui comptent 1000 caractères.
J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette
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